Benoît Frappé
PARTI DE LA LOI NATURELLE
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le 28 mai 1996
Malgré la leçon du scandale des vaches folles, les consommateurs vont maintenant servir de cobayes pour l'alimentation transgénique.
Dès la fin de l'année les consommateurs vont devenir les cobayes involontaires d'une expérimentation grandeur nature de nourriture ayant fait l'objet de manipulation génétique. Et ce malgré l'opposition massive de 80 % d'Européens à ce genre d'alimentation (sondage Eurobaromètre). Le Parti de la Loi Naturelle dénonce fermement cette violation de consentement.
Apres la décision du Comité du Codex Alimentarius (Ottawa 14-17 mai 1996) de repousser à deux ans le débat sur l'étiquetage des produits issus de manipulations génétiques, les consommateurs mangeront - à leur insu - des aliments transgéniques à commencer par le soja qui entre dans la composition de 60 % de la nourriture. Cette décision, inexplicable en dehors de considérations purement financières, place la communauté internationale devant une lourde responsabilité.
Il est en effet parfaitement admis que ces manipulations génétiques comportent un taux de risque élevé lié au manque de connaissance de la dynamique évolutive des écosystemes. Personne n'est en mesure de dire à ce jour quels seront les effets secondaires de la dissémination de ces produits à l'échelle planétaire. De nombreux scientifiques, dont le Dr John Fagan, chercheur en génétique actuellement en tournée en Europe, tirent la sonnette d'alarme devant les risques de la biotechnologie.
Déjà 37 morts et 1500 handicapés à vie
L'expérience a malheureusement montré que les manipulations visant à augmenter certaines propriétés de produits alimentaires peuvent également provoquer la production par la plante de substances allergènes ou toxiques. On se souvient du soja Pioneer Hybrid manipulé pour le rendre plus équilibré en protéines qui se trouvait provoquer également des allergies. Heureusement ce produit n'a pas été commercialisé, mais cela n'a pas été le cas dans l'affaire du tryptophan où la manipulation des gènes d'une bactérie destinée à produire le très recherché tryptophan a aussi produit une substance hautement toxique non prévue. Il a fallu 37 morts et 1500 personnes handicapées à vie par paralysie, problèmes de peau ou problèmes pulmonaires pour que le produit soit retiré du marché. De plus, l'origine transgénique du produit n'apparaissant pas sur l'étiquette, il a fallu un an pour retrouver l'origine du problème.
S'il est déjà impossible de prédire les effets d'une modification des gènes d'un organisme aussi primitif qu'une bactérie, comment prévoir les conséquences avec des organismes plus complexes comme les plantes et les animaux ? Les manipulations génétiques touchent un niveau profond de la loi naturelle et de ce fait entrainent des réactions encore plus imprévisibles que tout ce que l'on a pu faire à ce jour. Les différents types de pollution sont déjà un problème considérable auquel il n'est nul besoin de rajouter une pollution génétique qui, elle, présente un caractère irréversible.
Une introduction totalement inutile
Compte tenu des excédents agricoles qui posent déjà des problèmes de gestion, il n'y a aucune urgence à commercialiser de tels produits dont les effets secondaires sont loin d'avoir été recensés. C'est pourquoi le Parti de la Loi Naturelle demande que soit repoussée l'introduction des aliments transgéniques tant que la recherche scientifique n'aura pas conclu non seulement à l'innocuité totale de ces produits, mais aussi à leur avantage pour le renforcement de la santé.
Fin de communiqué.
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Pour compléments d'information, voyez la revue The Gene Exchange (en anglais) de ce groupe très sérieux: Union of Concerned Scientists.
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